samedi 9 février 2008

Kokopelli ou les David contre Goliath des semenciers

Kokopelli est une merveilleuse association qui lutte et se démène pour la préservation de la bio-diversité potagère par la vente et la culture de plantes délaissées. Malheureusement, bon nombre des variétés proposées par l'association ne sont pas inscrite au catalogue officiel, elles sont donc "hors-la-loi". C'est sur ce point que le grand semencier Baumaux a appuyé pour organiser un procès contre Kokopelli afin de faire fermer l'association. Il est impossible à Kokopelli d'inscrire au catalogue ses 2.500 variétés potagères et florales car cela "couterait plusieurs millions d'euros".


Malgré la mobilisation de ses sympathisants, Kokopelli a été condamnée a 23.000 euros d'amendes pour avoir "mis sur le marché des variétés non inscrites dans le catalogue officiel des espèces et des variétés", géré par le Groupement national interprofessionnel des semences (GNIS). Ces 23.000 euros au total seront versés aux différentes parties civiles, dont l'Etat et la Fédération nationale des professionnels des semences potagères et florales (FNPSP).

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, annonce que l'Etat veut mettre certaines choses en oeuvre fin d'éviter à l'association d'avoir à payer la totalité des amendes auxquelles elle est condamnée. "J'ai dit clairement qu'il fallait réfléchir à un éventuel dédit de l'Etat, pour que l'association n'ait pas à payer et surtout à un amendement pour régler le problème", a expliqué Mme Kosciusko-Morizet à l'AFP.

En fait, Kokopelli est sous le coût de deux procès, l'un intenté par le semencier Baumaux où l'association est condmanée à payer une amende pour concurrence déloyale. Kokopelli va faire appel. L'autre procès, perdu en Cour de Cassation, contre la FNPSP et le GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences) a vu le GNIS débouté de toutes ses demandes au profit de l'association ! Kokopelli demande à l'Etat Français de bénéficier d'une amnistie sur les pénalités et les frais générés par la condamnation qui sont d'environ 20 000 euros.

"Rappelons que le GNIS, sous l'égide du Ministère de l'Agriculture, nous harcelait depuis de très longues années! Cela signifie que c'est la FNPSP qui a obtenu du tribunal une confirmation de notre condamnation à hauteur de 5000 euros pour elle-même (et donc de 20 000 euros pour l'Etat); rappelons que cette fédération des sociétés de la semence potagère regroupe des petites maisons semencières mais aussi et surtout les grandes multinationales qui ont pris l'agriculture et les agriculteurs en otage: Limagrain, Syngenta (le grand ténor de l'agriculture toxique) et Monsanto, le n° 1 mondial de la semence sous tous aspects et le n°1 mondial de la semences potagère."

L'association et ses sympathisants ont décidé d'agir contre le GNIS. D'une part, en alertant les consommateurs sur la présence dans le catalogue officiel de semences OGM : "Comment explique-t-on dans ce cas la présence, à la page 82 du catalogue 2006 (qui au 8 février 2008 est encore la référence), de 15 variétés de maïs OGM dont 6 ont pour "événement de transformation" le maïs de Monsanto tant décrié, le MON 810? Ces 15 variétés OGM ont été répertoriées dans les catalogues 2004, 2005 et 2006 (Benjil, Boisa, César Cb, Elgina, Garonna, etc). Certaines sont en fait inscrites depuis 1998 ! L'Espagne, (où vont se fournir, en semences OGM peu chères et illégales, un grand nombre d'agriculteurs Français) avait déjà inscrit, en 2004, 11 variétés de maïs de type MON 810. L'autre "événement de transformation" (un euphémisme pour ne pas nommer un tripatouillage transgénique) présent dans ces chimères génétiques est le Bt 176, la propriété de Syngenta."

D'autre part, la campagne Robin des Semences a prouvé que les chaînes de supermarché vendent des variétés qui sont inscrites dans le catalogue pour la vente pour les amateurs et interdites pour l'usage professionnel.

"Quelle est donc la valeur d'un Catalogue National qui répertorie des variétés OGM qui ne sont pas autorisées à la culture et qui, de plus, répertorie des variétés anciennes, réservées à l'usage amateur, distribuées illégalement par les chaînes de supermarchés? Quels sont donc les attributs et prérogatives du GNIS qui s'est vu débouter en Cour de Cassation parce qu'il n'était pas autorisé statutairement à poursuivre en justice l'Association Kokopelli? Les finalités du GNIS ne seraient-elles pas tout simplement d'aider leurs amis des multinationales semencières à acquérir le monopole total sur la semence et à confisquer intégralement le vivant?"

Depuis deux ans, le coût généré par les procès s'élève à 88 000 euros pour Kokopelli. Si vous pouvez les aider financièrement, il est possible de faire un "don libre" en ligne.

Sources :

- AFP , diffusé par cyber@cteurs
La cyber@ction est là.

- Kokopelli

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je lutte aussi avec eux de mon côté ;)
je transfere ton post sur le mien, na!
;)

Anonyme a dit…

Ah, j'ai vraiment envie qu'ils s'en sortent et pour de bon!
Le travail de fourmis qu'ils font est tellement précieux!